dimanche 31 janvier 2010

1948

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20 janvier 1948 - Ouest-France
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Le " Maire de Grimouville " a fait tirer les rois.
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On nous communique :
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C'est devant une salle comble que s'est ouverte la séance récréative offerte aux enfants de Grimouville à l'occasion des Rois.
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Cette réunion organisée par Me Lechevallier, maire de Grimouvillle avait été placée sous la présidence de M. Lavalley, maire de Saint-Lô.
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Elle débuta avec les " Compagnons de la Chanson ", qui en quelques instants, nous firent faire à l'assistance un tour de France, où elle ne trouva que soleil et gaieté.
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Le jeune Brioult, accordéoniste, avec dextérité " enleva " quelques morceaux de son répertoire, comme le jeune Auvray déclama talentueusement quelques monologues. M. Urvoy chanta " Nuit de Noël " ; avant Mlle Madeleine Niobey, à laquelle devait revenir le soin de charmer grands et petits avec une délicieuse berceuse. Enfin, les frères Lebrun, revinrent en scène pour interpréter " Les deux Aveugles ", au milieu des rires.
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A l'entracte, M. le " Maire de Grimouville " remercia M. le Maire de Saint-Lô ; M. Le Breton, président du tribunal et M. Lepuissant, conseiller municipal, d'avoir bien voulu honorer de leur présence cette petite fête de famille sans oublier les organisateurs si dévoués : MM. Leboeuf et Brioult toujours sur la brèche et qui se dépensent sans compter : MM. Lebas, Quéguiner, enfin les jeunes gens et jeunes filles qui prêtent bénévolement leur concours
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Ce fut ensuite le tirage de la galette des Rois accompagné de distributions d'oranges, de chocolat et bonbons faits par les gracieuses Grimouvillaises, la joie légitime des enfants, dont plusieurs furent couronnés rois et reines.
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Une fois les appétits calmés la séance reprit par la " Chanson de Grimouville " chantée avec maîtrise par les jeunes filles.
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Une malencontreuse panne d'électricité contraria l'interprétation de " Rouletabille clown ", par MM. Moiteaux et Lebrun. Mais les chants reprirent ; grâce à M. Urvoy, " Les Saltimbanques " ; Mlle Niobey, " La Maison Normande " et M. Morteaux, " Maritchou ". Une comédie militaire le " Fantôme en manoeuvre " interprétée par les frères Lebrun, Jacques Blot et Michel Leloutre termina la partie théâtrale. Ce fut un immense éclat de rire.
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A " ma Normandie ", chantée par les Grimouvillaises, devait revenir l'honneur de clôturer cette fête réussie en tous points, où gaité et friandises ajoutèrent encore chez les grands comme chez les petits, à la joie de se réunir amicalement. Grimouville aime les enfants et sait les amuser.
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Grimouville sait rire et veut rire.
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Le succès obtenu incitera sûrement les organisateurs à recommencer au printemps prochain.
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3 février 1948 Ouest-France
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Conseil municipal
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Maisons finlandaises - Le maire fait savoir que 17 maisons finlandaises ont été montée rue de la Marne, jusqu'à l'intersection de celle-ci avec la route de Torigni. Deux de ces maisons, poursuit-il sont vendues, 15 restent à utiliser.
M. Le délégué départemental des services de la Reconstruction a offert que 8 d'entre elles soient mises à la disposition de l'Office du logement ; les 7 autres seront proposées par voie de presse, aux sinistrés. Si personne ne manifestait d'intention d'achat, elles seraient également mises à disposition de l'Office municipal. A la question sur l'estimation de ces maisons, M. le Maire répond aux environs de 900. 000 francs.
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4 février 1948 Ouest-France
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Conseil municipal
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Le conseil municipal autorise la vente de la totalité des maisons de la route de St-Jean-des-Baisants au Ministère de l'Agriculture.
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Abordant la question primordiale des logements, le maire donne lecture d'une lettre du Ministère de l'Agriculture, dans laquelle le ministre confirme l'accord qui a été donné oralement par M. Le Directeur des Haras de la circonscription de St-Lô au délégué départemental du M.R.U., au sujet des maisons de la route de Saint-Jean-des-Baisants.
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Une fois propriétaire de ces 30 maisons, est-il affirmé, l'Administration des Haras mettra provisoirement à la disposition de l'Office du logement les 14 de celles-ci, qui se trouvent sur le côté gauche de la route en allant vers Saint-Jean.
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Toutefois, un de ces logements sera réservé à M. l'Architecte départemental des Monuments Historiques et des Bâtiments de France si sa nomination intervient avant le 1er février, et si le candidat désigné n'est pas célibataire.
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Les occupants seront avertis qu'ils devront être relogés dans d'autres immeubles, dès que des locaux en dur, convenables, seront vacants. En conséquence, ils seront considérés non locataires, mais comme des occupants temporaires. Ils ne paieront pas de loyer, mais des indemnités d'occupation.
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10 mars 1948 Ouest-France
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Avec le printemps, Saint-Lô ... pousse !
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Les travaux se poursuivent activement, rue Torteron, pour terminer l'aménagement des baraques commerciales qui ont été montées au pied du célèbre rocher.
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Voilà qui va permettre le rétablissement de plusieurs commerçants sinistrés ... et servir en même temps de trait d'union entre les cités commerciales du carrefour de l'hôpital et celles adjacentes à la rue du Neufbourg.
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16 mars 1948 - Ouest-France
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Qui veut être gardien d'une cité de baraques ?
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Comme nous l'avons annoncé succinctement dans le compte rendu du Conseil Municipal, les baraquement provisoires édifiés par l'Etat pour les besoins des sinistrés, peuvent , en exécution du décret ... faire l'objet de mesures de surveillance et d'inspection.
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Les candidats seront proposés à M. le Préfet de la Manche, après consultations ...
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Chaque gardien devra veiller à la stricte application par les locataires, du cahier des charges d'occupation des baraquements provisoires - en cours d'élaboration - et dont un exemplaire lui sera remis.
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Son rôle consistera essentiellement à maintenir l'ordre dans les baraquements et Cités, porter à la connaissance de l'Office des Anciens Combattants et Veuves de Guerre, toutes infractions au règlement, signaler tous changements intervenus dans le régime d'habitation, s'assurer que toute personne prétendant occuper un baraquement est munie d'une autorisation spéciale de l'Office des A.C.V.G., signaler toutes réparations urgentes, prendre des mesures contre le gel, l'incendie, etc ...
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Dans une Cité importante, l'indemnité allouée ne pourrait dépasser une moyenne de 2.000 fr par mois par Agent ...
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1er avril 1948 - Ouest-France
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Les cités de baraques sous la tempête
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Les nuages et le vent venus gâter légèrement les fêtes pascales, s'en donnent depuis à coeur joie.
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Malheureusement les baraques et leurs occupants souffrent plus qu'on le suppose des éléments déchaînés. Les tôles font vacarme, les glaces se brisent, le carton bitumé se déchire par endroit, et l'eau pénètre souvent par les panneaux disjoints.
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Dommage, nous nous étions bien habitués au beau temps !
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10 avril 1948 - Ouest-France
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Au fil des jours
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Singulier visiteur
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Comme il était en déplacement au Château du Quesnay-Guénon (Calvados), M. Pierre Fétille, récupérateur, demeurant dans la Cité Grimouville, invita sa femme à le rejoindre ..., ce qu'elle fit le 14 mars dernier. En regagnant son domicile, il vient de constater que celui-ci avait été, entre temps, exploré par un visiteur. La fenêtre était ouverte et un désordre complet régnait à l'intérieur de la maison ! De plus, une assiette restée sur la table, permettait de se rendre facilement compte que le visiteur avait diné sur place, sans autre forme de procès.
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Il ne semble pas, au premier abord, que des objets importants ou de valeur aient été soustraits, mais un inventaire détaillé permettra peut-être de s'apercevoir par la suite de certaines disparitions. En attendant, et à défaut de plainte pour vol ..., M. Fétille a demandé que des poursuites judiciaires soient exercées contre son importun, pour violation de domicile, au cas où celui-ci viendrait à être découvert.
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15 avril 1948 - Ouest-France
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Cité la Vaucelle
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Les habitants de la Cité de la Vaucelle sont informés qu'ils peuvent déposer leurs réclamations au sujet des baraques chez M. Lemperière qui est chargé de les transmettre au service intéressé. Le rôle de responsable bénévole qui est rempli par M. Lemperière n'a rien de commun avec le poste de gardien rémunéré de la Cité qui sera assuré par une personne non encore désignée.
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16 avril 1948 - Ouest-France
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Images printanières




Les maisons de transition de la route de Baudre
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Avec le printemps, Saint-Lô a entrepris sa transformation.
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De nombreux baraquements se poursuivent activement, certaines restaurations sont menées tambour battant ... l'on parle d'entreprendre de grands chantiers ... bref la résurrection de Saint-Lô commence très sérieusement.
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D'autre part, l'on semble s'attacher, non plus à commencer un travail pour ne pas le terminer, mais au contraire à " finir " les travaux depuis longtemps commencés ; c'est normal et même indispensable.
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Ainsi, route de Baudre, des arbres gigantesques comme de modestes buissons sont tombés sous les haches habillement maniées des ouvriers de la reconstruction et à la place d'une vilaine haie, dans laquelle nous étions perpétuellement tentés de jeter des boîtes de conserves, de jolis parterres inclinés ont été réalisés, quelque chose dans le goût de la route de Saint-Jean.
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Et l'accès aux casernes s'en est trouvé amélioré, ce qui n'est pas dommage puisqu'on parle de plus en plus d'y ramener des administrations.
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D'une pierre on fait deux coups, c'est si rare qu'il fallait bien le signaler.
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11 mai 1948 - Ouest-France
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La fête annuelle de la Cité Grimouville
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C'est le 13 juin, à 15 heures que s'ouvrira, à Grimouville, la grande fête annuelle dont on se souvient de l'éclatant succès de l'an dernier. Cette année, un programme monstre a été élaboré. Nous en reparlerons, mais dès maintenant retenez cette date et tous à Grimouville, le 13 juin.
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Me R. Lechevallier, jusqu'alors président du Comité de Grimouville, pris par d'autres fonctions s'est vu dans l'obligation de se démettre de cette présidence. M. Leboeuf a été élu à sa place.
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Le Comité de Grimouville est constitué de la façon suivante :
Président, maire de Grimouville : M. Leboeuf ; vice-président : M. Brioult ; secrétaire : M. Françoise ; membres : MM. R. Lechevallier, Le Bas, Briard, Quéguinier.
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19 mai 1948 - Ouest-France
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Grande fête annuelle de Grimouville
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Notez bien que c'est le 13 juin à 15 h ., que s'ouvrira à Grimouville la Grande Fête annuelle, dont le succès doit être plus retentissant encore que celui de l'an passé.
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Un programme monstre est d'ores et déjà élaboré, mais il est préférable, dit-on, de ne pas se montrer indiscret dès maintenant.
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Contentons-nous donc de faire confiance au Comité qui vient d'être élu et dont M.Leboeuf vient de prendre la tête. Succédant à Me Lechevallier comme "Maire de Grimouville", à la tête d'un Conseil pratiquant l'accord parfait, il doit renouveler et même développer l'éclatant succès de 1947.
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Grimouville a une réputation ; elle veut et saura la défendre.
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Nous en reparlerons mais dès maintenant, que l'on prenne date.
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25 mai 1948 - Ouest-France
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La fête de Notre-Dame du Pilier
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La procession traverse les ruines.
(Image saisissante vue du bas de la rue Havin pratiquement 4 ans après les bombardements ! La procession remonte la rue Torteron déblayée des gravats et tourne par la rue Porte au Lait pour rejoindre l'église Notre-Dame).
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1er juin 1948 - Ouest-France
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La fête de Grimouville
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C'est le 13 juin prochain que, sous la présidence de M. le Maire de Saint-Lô, la riante cité de Grimouville donnera sa fête qui remporta l'an dernier le magnifique succès que l'on sait
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Cette année, Grimouville a voulu du nouveau, du " pas déjà vu ", et pour cela s'est assuré le concours de groupes folkloriques bretons et normands, ainsi que celui de la Musique Municipale et de la clique de l'Espérance.
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C'est dans de somptueux costumes bretons et normands, aux richesses incomparables ; au son des binious et des cornemuses que défileront tout d'abord les groupes normands et bretons. A 15 h., ces mêmes groupes donneront une magnifique représentation folklorique : danses, chants et musique de Bretagne et de Normandie, le tout exécuté en costumes régionaux.
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Immédiatement après viendra la fête champêtre. Il y en aura pour tous les goûts : loteries, chamboul'tout, galettes, bolées, jeux de fléchettes ... et pour visiter la Cité " un métro " d'un nouveau genre. A 18 h. : apéritif concert avec le concours de la Musique Municipale, de chanteurs appréciés du public et présence de gâteaux !
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A 21 h. : retraite aux flambeaux, bal champêtre, batailles de confettis et de serpentins. Embrassement de la Cité.
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9 juin 1948 - Ouest-France
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La fête de Grimouville
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C'est dimanche 13 juin que, sous la présidence officielle de M. le Maire de Saint-Lô, la riante cité de Grimouville donnera cette fête qui, l'an dernier, remporta le magnifique succès que l'on sait.
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Cette année, Grimouville et sa municipalité nouvelle, M. Leboeuf ayant pris possession de l'écharpe abandonnée par Me Lechevallier, a voulu faire mieux encore que l'an passé, et pour cela s'est assuré le concours de Groupes Folkloriques Bretons et Normands, ainsi que la participation de la Musique municipale que dirige M. Werquin, et de la clique de l'Espérance.
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C'est dans de somptueux costumes bretons et normands, aux richesses incomparables, au son des binious et des cornemuses, que défileront tout d'abord les groupes régionaux avant de donner une magnifique représentation folklorique : danses, chants et musique ..., le tout exécuté en costumes originaux.
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Nous ne saurions oublier la fête champêtre, avec ses loteries, chamboul'tout, galettes, buvettes, jeux de fléchettes, et, pour visiter la cité, un métro d'un nouveau genre.
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Signalons encore, à 18 h. un apéritif-concert donné avec le concours de la Musique municipale de chanteurs maintes fois appréciés du public, et ... , de succulents gâteaux ... Ainsi, à 21 h., qu'une retraite aux flambeaux, un bal champêtre agrémenté d'une bataille de confettis et de serpentins ... et l'embrasement de la Cité.
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11 juin 1948 - Ouest-France
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Dimanche, fête de la Cité de Grimouville
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Après demain, sous la présidence de M. le Maire de Saint-Lô, la riante cité de Grimouville donnera sa fête annuelle.
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Voici l'essentiel du programme : défilé des groupes normands et bretons et, à 15 h., représentation folklorique, danses, chants et musique de Bretagne et Normandie, le tout exécuté en costumes originaux.
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Fête champêtre avec loteries, chamboul'tout, galettes, bolées, jeux de fléchettes et, pour visiter la cité, un métro d'un nouveau genre.
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A 18 h., apéritif-concert avec la musique municipale et le concours de chanteurs appréciés du public.
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A 21 h., retraite aux flambeaux, bal champêtre, bataille de confettis et de serpentins, embrassement de la Cité.
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12 juin 1948- Ouest-France
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Demain, grande fête de Grimouville
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C'est donc demain après-midi, que sous la présidence de M. le maire, la Cité de Grimouville donnera cette fête qui, l'an dernier , remporta le magnifique succès que l'on sait.
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Cette année, comme le disent les organisateurs, Grimouville a voulu faire du nouveau ... , du " pas déjà vu " et pour cela, s'est assuré le concours de groupes folkloriques Bretons et Normands de la Musique Municipale et de la Clique de l'Espérance.
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Ainsi, c'est dans de somptueux costumes bretons et normands, aux richesses incomparables, que les groupes défileront au son des binious et des cornemuses. A 15 h., ces mêmes groupes donneront une magnifique représentation folklorique : danses, chants et musique de Bretagne et Normandie.
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Puis il y en aura pour tous les goûts, avec les loteries, chamboul'tout, galettes, bolées, jeux de fléchettes, et pour visiter la cité : un métro d'un nouveau genre.
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A 18 h. : apéritif-concert avec le concours de la Musique Municipale et de chanteurs appréciés du public.
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A 21 h. : retraite aux flambeaux et bal champêtre, bataille de confettis et de serpentins. Embrasement de la Cité.
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17 juin 1948 - Ouest-France
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La pluie a contrarié la fête de Grimouville
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Le défilé dans les rues de la cité.
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Le groupe des Bretons.
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Le maire de Grimouville passe dignement en tête du cortège.
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Tous les habitants de la coquette cité avaient travaillé avec leur coeur à la préparation de leur fête. Les organisateurs : M. Leboeuf, Me Lechevallier, M. R. Lepuissant, M. Lebas, M. Decathéaugrue, M. Guillerm, etc ... étaient au comble de leurs souhaits lorsque, à 15 h., la clique de l'Espérance, la Musique Municipale, suivies par un groupe de Normands et Normandes (Amicale des Anciens Elèves de Saint-Martin de Bonfossé) en costumes et coiffes, et par les Bretons du Cercle Celtique de Saint-Malo, précédés de joueurs de biniou, défilèrent dans la cité.
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Le soleil brillait magnifiquement, faisant resplendir les décorations de verdure, les bleuets et les coquelicots dont s'ornaient les rues et scintiller le jet d'eau réalisé par M. Auvray, de la société Hygiène et Lumière.
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Le joyeux défilé terminé, chacun prit place pour assister, au théâtre de verdure, aux danses bretonnes et normandes. Hélas ! tandis que les représentants des deux belles provinces évoluaient gracieusement, le ciel se chargeait de nuages. Bientôt, le tonnerre gronda et, soudain, ce fut la pluie, une pluie d'orage avec des gouttes grosses comme çà !
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Alors, Messieurs en costumes clairs ou en démocratiques chemisettes, dames et demoiselles en toilettes printanières, cherchèrent refuge dans les confortables baraques américaines dont les habitants avaient aimablement ouvert les portes.
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Et la pluie tomba longtemps, longtemps, contrariant la fête qui devait se poursuivre par un apéritif-concert avec le concours de l'orchestre de la Société Littéraire et Artistique et des chanteurs saint-lois toujours appréciés : Mlle Madeleine Niobey ; MM. Motteaux et Urvoy.
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Le ciel redevint clément dans la soirée. Une retraite aux flambeaux, brillante non seulement par les nombreuses lanternes vénitiennes et les torches que portaient les enfants, mais encore par l'entrain exceptionnel de la foule nombreuse, parcourut les rues de " Grimouville ", les rues du 136è R.I., Jules Guilbert, du Pain de Seigle, Béchevel et Bellevue, aux accents entraînants de la clique de l'Espérance.
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Un bal en plein air, sur plancher, s'il vous plait !, qui se termina vers 4 h. du matin et au cours duquel eurent lieu de nombreuses batailles de confettis, mit un terme à cette fête qui s'honore de la présence de M. Lavalley, maire de Saint-Lô, et de nombreuses personnalités locales.
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8 juillet 1948 - Ouest-France
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De leurs chalets, les Saint-Lois de la cité Saint-Georges assisteront à la reconstruction de la ville
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Dans toutes les villes sinistrées, l'on assiste, actuellement à deux reconstructions nettement distinctes : la première, dans l'ordre chronologique, reste le montage des dernières baraques commerciales et d'habitation dans la périphérie et la seconde, l'avènement de buildings plus généralement connus sous le nom de " maisons d'Etat ".
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La difficulté la plus importante à surmonter pour l'édification des nouvelles cités semble résider dans la presque impossibilité de trouver des terrains et c'est principalement pourquoi la campagne chez nous comme ailleurs, paie un large tribut à la reconstruction.
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Dans la Suisse Normande
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Du centre de Saint-Lô on aperçoit sur les coteaux verdoyants de St-Georges, entre la cité Gendrin et la cité St Georges, une série de baraques blanches de plus vastes proportions, en cours de construction.
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Une visite s'y imposant, nous avons demandé à l'entrepreneur, M. Lancesseur, de bien vouloir nous donner quelques indications qui ne manqueront pas, bien entendu d'être intéressantes pour les Saint-Lois, préoccupés avant tout de la question du logement.
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Cette cité, nous dit-il, conçue par l'architecte M. Peyre, et que je suis en train de réaliser comprendra neuf baraques modèles 517x15, lesquelles permettront de reloger 18 familles.
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Douze ouvriers ont mené à bien ce chantier ouvert en février dernier et qui sera terminé avant la fin de l'été, malgré les retards dus comme toujours, à l'approvisionnement en matériaux.
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Chaque logement comprendra quatre pièces plus une cave et un cabinet de toilette et toutes les pièces principales feront face à Saint-Lô.
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Enfin, la cité sera desservie par deux rues et l'accès aux baraques se fera par un perron.
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Tout en notant ces indications, nous ne pouvons nous défendre d'admirer le panorama.
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Edifiée à flanc de coteau, cette cité nouvelle domine, en effet, toute la vallée de la Dollée, depuis la Petite Suisse, le boulevard du Nord et la place du Champ de Mars, où s'aperçoivent les immeubles d'Etat en cours de construction, jusqu'au Bois de la Falaise, sans oublier, entre deux, les ruines de Notre-Dame et la route de Tessy qui suit derrière les casernes.
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L'air y est léger et il devra faire bon y vivre, d'autant plus que toutes les commodités y seront apportées. L'eau et le gaz sont d'ores et déjà à la porte des maisons. L'installation électrique est incessante et les installations sanitaires sont également à l'ordre du jour.
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Ces baraques seront habitables à la fin du mois de juillet nous précise le contremaître, M. Arondel.
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Nous nous en réjouissons, car les sinistrés ont encore et toujours besoin de logements !
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10 juillet 1948 - Ouest-France
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Les baraques de la Cité Saint-Georges sont prêtes à être remises à leurs locataires.
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21 août 1948 - Ouest-France
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Visage de la ville
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Le long boyau en béton du " Torteron " ne va bientôt plus être visible. Dans quelques jours, pelleteuse et ouvriers vont avoir terminé l'ouvrage. Déjà, l'on commence à combler et à retirer les étais qui soutenaient cette véritable galerie de mine à ciel ouvert.
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30 août 1948 - Ouest-France
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Une protestation des habitants des Cités Forêt Noire et Verte
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On nous prie d'insérer :
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On parle beaucoup de la Maison Rurale qui montre ce que doit être un habitat bien ordonné.
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La commission d'Hygiène de Saint-Lô devrait s'en inspirer pour l'aménagement des deux cités qui portent les noms évocateurs d'air pur de Forêt Verte et Noire.
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Hélas !
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Les canalisations d'évacuation des eaux usées ont bien été ébauchées, mais les travaux sont restés en suspens. Le seul " chalet de nécessité " existant - il y a sept cents personnes dans les deux cités - ne fonctionne pas et fréquemment un liquide nauséabond se répand sur le chemin. L'installation est ainsi faite que tous les deux mois ces W.C. doivent être confiés aux bons soins de l'entreprise pour leur vidange. Voyez ce que cela coûte !
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Les W.C. et citernes ont coûté des centaines de milliers de francs ; or, personne n'est responsable ni chargé de leur entretien. Un détail : ce fameux " chalet " est découvert depuis un an et s'abime.
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24 septembre 1948 - Ouest-France
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Conseil municipal
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M. Menant revient sur le lotissement de la Forêt Noire : son lavoir est terminé depuis deux ans . Il n'a pas été mis en service si bien qu'il est déjà démoli en partie par les enfants. Par contre, la police inquiète les habitants qui rincent leur linge à la borne fontaine.
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M. Périer signale le même état de choses dans la cité Falourdel.
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1er octobre 1948 - Ouest-France
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Les enfants de Grimouville sont allés à Port-Winston
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Il y a cinq ans, on aurait dit de cette promenade : trois douzaines de petits Saint-Lois sont allés à Arromanches.
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Mais les temps sont changés, des cendres de la catastrophe sont nées diverses cités en bois et en carton ... et d'autre part, les plages de notre frère de misère : le Calvados, ont pris des noms héroïques.
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Il faisait beau.
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Il y avait du soleil dans le ciel bleu, et dans le coeur des trente six gamins, qui, sous la direction de M. Leboeuf, le sympathique " Maire " de Grimouville ; de Mme, de Mlle et de deux autres membres du Comité : M. et Mme Françoise, employé de Mairie, alors qu'il n'était pas encore neuf heures du matin, montèrent dans le beau car loué à leur intention.
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Car, à l'inverse des autres communes, celle de Grimouville possède des finances saines et un actif à ce point confortable que l'on s'ingénie à trouver différents moyens de dépenser l'argent ...
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Les petits auront leur tour ; cette fois, ce sont les grandes et les grands, de 6 à 16 ans, qui en quelques tours de roues, se sont trouvés au bord de la grande bleue, là même 0ù les Anglais débarquèrent aux premières heures de 1944.
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L'air de la mer et l'ardeur déjà déployée, firent que l'on ne put même pas attendre midi pour se rapprocher des musettes, des paniers ... et se mettre à déjeuner, sur le sable, devant la mer montante.
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La joie la plus grande était à l'ordre du jour.
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Pas une larme lorsque le lard et le veau froid tombaient à terre, lorsque les verres basculaient sur la " table mouvante ", lorsque certains favorisés qui avaient pu se procurer du beurre malgré les perspectives de hausse, voyaient la matière grasse saupoudrée d'un sable agréable à tripoter, mais désagréable à digérer.
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Puis l'on remonta dans le car, pour Asnelles, où les jeux reprirent sans attendre ; après quoi l'on remangea, le Comité ayant eu la délicate attention de préparer une collation composée de deux petits pains et d'une poire, pour chacun.
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On ne pouvait passer par Bayeux sans s'arrêter à la Cathédrale. Non seulement ils la visitèrent et s'intéressèrent aux explications techniques ou artistiques qui leur furent données, mais encore les plus audacieux montèrent jusqu'au sommet du clocher.
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Les trente derniers kilomètres passèrent inaperçus, des mirlitons et des trompettes étant sortis de plusieurs cartons.
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Quel orchestre, mes aïeux ! De quoi faire pâlir ce brave M. Werquin (chef de la Musique Municipale) ....
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Quoiqu'il en soit, tous garderont longtemps le souvenir d'une excellente journée. Et plus tard, si par hasard ils devaient vivre dans une période troublée, nos enfants ne manqueraient pas de se souvenir qu'il existait en 1948, à Grimouville, une Cité placée sous l'aile de la bonne humeur, où l'on savait s'ingénier à se faire plaisir les uns les autres ..., une Commune (c'est si rare) où la Municipalité trouvait le moyen de faire des bénéfices et d'envoyer les enfants se promener le dimanche.
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2 octobre 1948 - Ouest-France
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Le groupe des enfants de Grimouville qui a pris part à l'excursion à Port-Winston ainsi que nous l'avons dit hier.
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16 octobre 1948 - Ouest-France
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Dans les écoles publiques primaires
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L'augmentation de l'effectif scolaire a contraint la Municipalité à répartir les élèves de la manière suivante :
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Caserne, garçons de 6 ans, filles de 6 à 12 ans : Quartier de la Caserne, Cité Grimouville, Cité Falourdel, route de Baudre, route de Tessy, rue Béchevel, rue Haute-Rue, rue Jules Guilbert, route de Villedieu, rue Falourdel, Cité de la Vaucelle, Saint-Thomas.
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Le maire invite les familles à se conformer à ces directives dictées par le souci d'assurer aux élèves les conditions matérielles les plus favorables.
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20 octobre 1948 - Ouest-France
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Conseil municipal
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M. Gablin s'élève contre une cité de baraques dans la rue de la Demi-Lune
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Le Maire a reçu de M. Gablin la lettre suivante :
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En qualité de conseiller municipal du quartier de St-Georges, je tiens à protester, de la manière la plus énergique, contre l'utilisation des baraques édifiées rue de la Demi-Lune, à des fins de logements familiaux et contre l'aggravation apportée à une situation qui constituait déjà, par elle-même, une gêne, un danger et un défi à l'hygiène comme à la salubrité publiques.
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Ces baraques ont été édifiées temporairement pour reloger provisoirement et exclusivement des commerces sinistrés. Les procès-verbaux des nombreuses délibérations prises à ce sujet par l'ex-Commission des baraques sont là pour en témoigner : il n'a jamais été question d'édifier dans cette rue, une cité d'habitations familiales.
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On a, par exception (la seule dans tout Saint-Lô), réduit de plus de moitié une rue extrêmement fréquentée où passent continuellement de lourds camions qui se trouvent maintenant obligés de circuler sur les trottoirs et les défoncent, faisant courir les plus grands dangers aux riverains. Les usagers des baraques ne sont pas mieux partagés et risquent, à chaque instant en sortant de chez eux, d'être accrochés par un véhicule.
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Quant à l'hygiène, il me suffira de rappeler que ces édifices provisoires ne sont pourvus ni d'eau, ni de W.C. ; que leurs habitants ne disposent pas d'un pouce de terrain pour déposer leurs ordures ménagères et que, si rien n'a été fait à cet égard, c'est parce que ces constructions avaient essentiellement une destination commerciale et temporaire, et que, précisément, en les rendant impropres à l'habitation familiale elles ne pouvaient être utilisées que pour les fins en vue desquelles elles avaient été édifiées, sinon, elles devaient disparaître.
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J'ai donc l'honneur, Monsieur le Maire, de vous prier de vouloir bien prendre toutes mesures utiles en vue de restituer la rue de la Demi-Lune à sa véritable destination qui est de servir de voie de passage entre la rue Saint-Georges et la route de Carentan, et non de terrains d'assises pour des baraques.
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Le Conseil décide, en conséquence de restituer la rue de la Demi-Lune à sa véritable destination (voie de passage) mais seulement lorsque les occupants des baraques " catastrophes " de cette rue auront pu être relogés ailleurs.
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21 octobre 1948 - Ouest-France
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Les " Torteronnistes " s'impatientent ...
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Les " Torteronnistes ", c'est-à-dire les sinistrés Saint-Lois, appelés à habiter dans les baraquements qui ont été montés sur le côté gauche de la rue Torteron, fatigués d'attendre ces baraques, avaient décidé de se réunir pour prendre d'importantes décisions.
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Ainsi, hier après-midi, ils se sont concertés au Normandy-Bar et après un intéressant échange d'idées, considérant comme secondaires les questions de peinture et de pose de marches, mais comme primordiale celle de l'électrification, ont décidé de rendre immédiatement visite à M. le Directeur de l'Usine Electrique.
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M. Gavray les a très aimablement reçus et a promis de faire le nécessaire en vue de les satisfaire, même sans avoir de garanties quant au financement des travaux.
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5 novembre 1948 - Ouest-France
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Avant le grand gala théâtral du 7 novembre
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Voici le programme détaillé qui sera donné dimanche 7 novembre, en matinée et soirée, par la Croix-Rouge Française de la Jeunesse : " La Belle Epoque ", revue rétrospective 1900, en deux parties, jouée dans les costumes du temps, interprétée par les Amateurs Saint-Lois : Mmes Jacquot et Lechevallier, Mlles Yvette et Janine Lelévrier, Lemercier, Leboeuf, Le Bas, Lempérière, Lemoine, Jacquot. MM. Poulard, Moiteaux, Lechevallier, Noël, Faudemer, Bertin, Fétardière, Ollivier, les jeunes Rabot et Brioult. D'autres et excellents artistes : Mme Jeanne, mezzo ; la diseuse Claire Perrine, les duettistes Drieu, prêteront également leur concours à ces manifestations.
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Enfin les six authentiques ballerines du French Cancan du Moulin Rouge de Paris.
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Au piano d'accompagnement : le virtuose maestro de " L'Empire " et le " Novelly Jazz ".
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Dans les nouveaux décors, vous verrez défiler devant vous Dramen, Fragson, Jeanne Delorme, Paulette Darty, Yvette Guilbert, Polin, etc ... dans leur répertoire 1900 ; vous reverrez les danses de cet heureux temps ; le tout joué dans de superbes costumes prêtés par le " Théâtre des Variétés " et le " Casino de Paris ". Et le produit de ces deux représentations restera à Saint-Lô, pour soulager les Saint-Lois.
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Louez vos places au Théâtre : aujourd'hui vendredi et demain samedi, de 10 h. à midi et de 14 h. à 18 h. à la salle municipal des Fêtes.
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(Les nombreux Grimouvillais engagés dans ce spectacle ont suivi Me Lechevallier qui a, parmi ses nombreuses fonctions, celle de " Directeur " de la Croix-Rouge Française de la Jeunesse).
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16 décembre 1948 - Ouest-France
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Conseil municipal
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Nos cités de baraques ont désormais un nom bien défini.
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Cités de baraques. - Pour faciliter les travaux de recensement des baraques ou constructions provisoires, le Conseil municipal a procédé au cours de sa dernière réunion à la dénomination des cités :
  • cité Saint-Georges : en bordure de la Vieille Rue,
  • cité Gendrin : accès par la route de Bayeux,
  • cité Forêt Noire : route de Bayeux,
  • cité de la Marne : comprise entre les rues de la Marne et de Torigni (Propriété Simon),
  • cité du Burel : au sud de la rue de la Marne,
  • cité Grimouville : accès rue du 80è territorial (!!),
  • cité de Tessy : en bordure de la rue du même nom,
  • cité Bellevue : cour de la Caserne,
  • cité Falourdel : accès par la rue du même nom,
  • cité de la Vaucelle : comprise entre la rue de l'Yser et la route de Villedieu.
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20 décembre 1948 - Ouest-France
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Au conseil municipal
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La commission scolaire, présidée par M. Henry, adjoint au maire, composée de Mlle Guilbert, MM. Gauquelin et Lemazurier, auxquels s'étaient joint M. l'Inspecteur primaire, a visité les locaux des écoles primaires et maternelles de Saint-Lô.
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Des aménagements de détail ont été jugés indispensables ; ils seront exécutés par l'Atelier Municipal ; d'autres constatations ont été faites, à tel point jugées intolérables que les membres de la commission ont décidé de les soumettre à l'assemblée lors de sa plus prochaine réunion.
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Groupe scolaire caserne.
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Trois classes élémentaires de filles fonctionnent dans le bâtiment P de la caserne Bellevue.
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Les aménagements intérieurs sont convenables, mais il n'existe aucune installation en annexe : pas de préau, les w.c. sont situés à 150 m. des locaux scolaires. Par suite du développement du nombre des administrations, un seul w.c. est laissé à la disposition des enfants ; cette insuffisance a pour conséquence de transformer les récréations en un interminable défilé.
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La cour de récréation, située derrière le bâtiment A, est encombrée de débris.
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La commission scolaire, pour l'immédiat, demande que le nombre de w.c. soit augmenté et que la cour soit rapidement déblayée et nivelée.
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Pour l'avenir, que la réalisation du programme d'aménagement du bâtiment P dans lequel sont inclus les travaux de construction d'un préau, de w.c., du nivellement de la cour, soit très rapidement menée.
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Groupe du don suisse
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Les classes ont été meublées par les soins de l'O.S.E.O., les installations sont remarquables, nous devons une nouvelle fois remercier les Suisses de leur générosité.
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